Historique

Histoire de la Dyane-Electra

Genèse du projet

Le Solar Club du CERN (dont Jean Donnier fait partie du Comité) et avec l’aide de l’Ecole de Mécanique de Genève (ETM) a construit et mis au point 3 prototypes de véhicules électro-solaires (Photon 1, 2 & 3). Ces véhicules ont participé aux courses en Suisse (Tour de Sol 1985 à 92) ainsi qu’à Paris et Vienne.

L’idée lui est alors venue de transposer tout ou en partie cette technologie sur un véhicule plus conventionnel, mais néanmoins très performant. Avec l’expérience acquise de cette « aventure », il a réalisé entre 1997 et 1998 son propre véhicule électrique nommé Dyane Electra, homologué au Service des Autos de Genève.

1998: Et la Dyane-Electra fût

Le choix fût porté sur une Citroën Dyane 6, Jean ayant déjà anticipé que ce modèle serait adapté pour le surmonter un jour d’un panneau solaire rabattable, tout comme les prototypes Photons évoqués plus haut. En 1996, Jean a alors acquis un modèle en bon état général auprès d’une entreprise de déconstruction, et l’a ensuite entièrement rénové, transformé et adapté.

Ces transformations ont notamment compris la dépose du moteur thermique d’origine ainsi que les éléments relatifs (démarreur, alternateur, pot d’échappement, réservoir d’essence), et son remplacement par un moteur moteur/générateur électrique triphasé asynchrone de 12 kW-200 Hz, assorti de son électronique de contrôle.

Afin de compenser le poids significatif (210 kg) des batteries au plomb qui équipaient cette première version, le véhicule a été allégé autant que raisonnable, notamment en replaçant les vitres latérales et arrière pas leur équivalent en plexiglas flexible. Au final, cette première version de la Dyane-Electra pesait 135 kg de plus que son équivalent thermique d’origine en ordre de marche.

La Dyane-Electra fût alors homologuée par le Service des Automobiles et de la Navigation du Canton de Genève, munie de plaques d’immatriculation et ainsi autorisée à circuler.

2006: La Dyane-Electra 2.0: les batteries Li-Po

La technologie des batteries évoluant, il est vite apparut qu’une alternative de batterie basée sur la technologie Lithium-Polymères (Li-Po) serait intéressante à plusieurs titre, ces batteries permettant une accumulation d’énergie accrue pour un poids moindre. Ainsi, en 2006, Jean fit l’achat d’une première batterie Li-Po, laquelle permit d’alléger le véhicule de 130 kg, ce qui le ramena son poids pratiquement à celui du modèle thermique d’origine. Ce changement permit de porter l’autonomie du véhicule de 50 à environ 90 km.

En 2007, Jean acquit une seconde batterie Li-Po identique à la première, ce qui permit de doubler l’autonomie et la porter à environ 180 km. Parallèlement, cette évolution en entraina une autre et non des moindres: Jean a dès ce moment définitivement abandonné son véhicule thermique qu’il conservait jusque-là, pour ne plus qu’exclusivement rouler avec sa Dyane-Electra.

2017: La Dyane-Electra 3.0: le panneau solaire

L’idée de surmonter un jour la Dyane-Electra d’un panneau solaire était présente dès l’origine. En effet, Jean n’était pas encore satisfait par l’idée de dépendre exclusivement du réseau électrique, par ailleurs il n’était alors pas si facile de trouver des points de recharge.

Mais surtout, Jean avait une autre motivation, bien plus importante, apporter par sa contribution un message novateur et visionnaire: dans un futur pas si lointain, la mobilité sera non seulement électrique, mais pourra l’être à la base de l’énergie solaire.

Et pour véhiculer ce message, quoi de mieux que de surmonter la Dyane-Electra de son propre panneau ? Non pas qu’il faille que tous les véhicules du futur le soient nécessairement, mais bien plutôt d’équiper en priorité les surfaces consacrées à la mobilité (bordure de routes et d’autoroutes, parkings en plein air, murs anti-bruits, etc) pour générer l’énergie nécessaire à cette dernière.

Dès 2015, Jean entreprit la construction de ce panneau dans son salon (!), la Dyane-Electra équipée fit le 3 novembre 2017 une première sortie très remarquée lors de la rencontre avec les 50 véhicules participant à la « Caravane Verte » sur la place des Nations. Depuis, ce panneau a très bien fonctionné durant les premières années, sa forme en aile offrant une tenue et un aérodynamisme remarquable.

2023: Et ensuite ?

Alors que le véhicule démontre une robustesse et fiabilité remarquable, le panneau solaire souffre de deux défauts qui se sont fait jour au cours des expositions prolongées à des températures élevées: d’une part, le matériau de construction de base (mousse expansée Rohacell ®) bien que très rigide et léger, présente des déformations mécaniques, d’autre part les modules solaires se sont opacifiés, réduisant significativement le rendement des cellules.

Fort de cette expérience, Jean a entrepris la modification de la structure du panneau pour limiter les effets de la température. De même, la surface des modules solaires est en passe d’être rénovée.

Jean utilise sa Dyane-Electra quotidiennement, et souhaite qu’elle puisse continuer de servir de porte-message et d’exemple, soit en continuant de circuler, soit en étant recueillie et exposée dans un Musée lorsque qu’il ne sera plus en mesure de la conduire lui-même.